Claude Lévi-Strauss est né en 1908 et mort centenaire, en 2009, tout près de nous, lecteurs du XXIe siècle. Il grandit dans une famille juive, bourgeoise, mais qui a connu des jours meilleurs. Le père est peintre, bricoleur ; le fils choisit la voie de la philosophie et du militantisme socialiste. Le jeune agrégé part en 1935 enseigner la sociologie à São Paulo. Lors de rudes expéditions dans le Brésil intérieur, il se fait ethnologue, découvrant l'Autre indien. Les lois raciales de Vichy le contraignent à repartir : il gagne l'Amérique en 1941 et devient Prof. Claude L. Strauss -pour ne pas qu'on le confonde avec le fabricant de jeans. Cette biographie décrit l'accouchement d'une pensée d'un type nouveau, au milieu d'un siècle chahuté par l'Histoire : l'énergie des commencements au Brésil et l'effervescence du monde de l'exil européen à New York, entre surréalisme et naissance du structuralisme. Le retour en France, après la guerre, sonne le temps de l'écriture de l'oeuvre : plusieurs décennies de labeur intense où Lévi-Strauss réinvente l'anthropologie, une discipline qui a désormais pignon sur rue et offre une nouvelle échelle pour le regard. En 1955, Tristes Tropiques en est la preuve éclatante, en France puis dans le monde entier. Au cours des années, Lévi-Strauss est devenu une gloire nationale, un monument pléiadisé de son vivant. Mais il a sans cesse revendiqué un "regard éloigné" qui lui permet de poser un des diagnostics les plus affûtés et les plus subversifs sur notre modernité en berne. Cette biographie souligne l'excentricité politique et intellectuelle de l'anthropologue. Sa vie décentrée par rapport à l'Europe, ses allers-retours entre ancien et nouveaux mondes, son goût de l'ailleurs font de ce savant-écrivain, mélancolique et tonique, esthète à ses heures, une voix inoubliable qui nous invite à repenser les problèmes de l'homme et le sens du progrès. Lévi-Strauss est moins un moderne que notre grand contemporain inquiet.
PERSISTANCE DU MERVEILLEUXIl y a bien longtemps que nous, Occidentaux, ne percevons plus, dans les forêts, les montagnes et les lacs, la présence de toutes ces entités du merveilleux que sont les fées, les gnomes, les hommes des bois ou les esprits divers. Ces créatures s'en sont progressivement retirées. Faut-il pour autant en conclure, comme il est tentant de le faire, à un désenchantement ? Nous passons en réalité notre temps à interagir avec tout un bestiaire d'entités méconnues et plus ou moins bienveillantes, notamment dans notre environnement numérique. Pensons aux trolls perturbant les échanges en ligne, aux " daemons ", ces petits programmes qui font tourner nos systèmes d'exploitation, aux créatures de jeux vidéo ou à ces nouveaux monstres que sont les intelligences artificielles. Sans parler des cas plus évidents de rumeurs de fantômes qui hantent les machines. Ce petit peuple habite nos ordinateurs et nos téléphones. Il forme notre mythologie moderne. Qui est là derrière nos écrans ? Quel lien nous unit aux figures de ce bestiaire moderne ? Nicolas Nova propose ici d'observer la manière dont nous dialoguons avec elles. Il montre ainsi que loin d'être désenchanté, notre monde actuel peut et doit être lu comme un lieu dans lequel persiste le merveilleux.1,210/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2502002034702
LA VOIX DES FANTOMES - QUAND DEBORDENT LES MORTSNous nous plaisons à imaginer que les humains ont inventé les rituels funéraires pour arrêter d’oublier ; nous nous plaisons même à imaginer que c’est ce geste qui a fondé l’humanité et la culture. Et si les morts avaient toujours été déjà là ? Et si l’humanité était née hantée ? Les pratiques funéraires auraient alors été élaborées par d’habiles médiums pour contenir le débordement des revenants.
En menant une anthropologie inédite des fantômes, Grégory Delaplace montre quels genres d’êtres et quels genres d’interlocuteurs les défunts sont invités à devenir. Il rend compte des situations toujours plus ou moins incongrues dans lesquelles ceux-ci échappent aux cadres prévus pour les accueillir. C’est aussi que la détérioration de la planète les ayant fait proliférer, les spectres permettent de penser la catastrophe.
On découvrira combien les ancêtres sont des fantômes mis au pas, des morts à qui les vivants ont appris à vivre, enfin.
Anthropologue, Grégory Delaplace est directeur d’études a` l’École pratique des hautes études. Médaille de bronze du CNRS (2015), il a codirigé la revue L'Homme (2020-2024) et a publié Les Intelligences particulières. Enquête dans les maisons hantées (Vues de l'esprit, 2021).1,210/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2411001996828
LE VAUDOU HAITIEN"Le vaudou appartient à notre monde moderne, sa langue rituelle dérive du français et ses divinités se meurent dans un temps industrialisé qui est le nôtre ; ne serait-ce qu'à ce titre, il relève de notre civilisation".750/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2401301960001
AU COMMENCEMENT ETAIT... - UNE NOUVELLE HISTOIRE DE L'HUMANITEVoici l'édition Poche collector du grand livre de davdi Graeber et David Wengrow. Depuis des siècles, nous nous racontons sur les origines des sociétés humaines et des inégalités sociales une histoire très simple. Pendant l’essentiel de leur existence sur terre, les êtres humains auraient vécu au sein de petits clans de chasseurs-cueilleurs. Puis l’agriculture aurait fait son entrée, et avec elle la propriété privée. Enfin seraient nées les villes, marquant l’apparition non seulement de la civilisation, mais aussi des guerres, de la bureaucratie, du patriarcat et de l’esclavage. Ce récit pose un gros problème : il est faux.710/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2401081960001