L'intervention française à Formose (Taiwan) est à replacer dans le contexte de la conquête de l'Indochine par la France sous la Troisième République. C'est l'époque où la France pouvait faire plier la Chine dans une campagne de quelques mois menée a des milliers de kilomètres de ses bases. Venus pour protéger les commerçants et les missionnaires sous Napoléon III, les soldats et les administrateurs ne sont plus repartis : après la Cochinchine vient l'Annam puis le Tonkin. Devant le refus de la Chine, puissance suzeraine du Vietnam, de reconnaitre le traite du 25 aout 1883, qui octroyait la province à la France, la guerre éclate en mai 1884. Les combats se déroulent sur la frontière, mais aussi au-delà. C'est ainsi que l'amiral Courbet détruit la flotte chinoise et l'arsenal de Fou-Tcheou. Les Français décident ensuite de prendre en gage un port stratégique pour obliger la Chine a céder. Ils jettent leur dévolu sur le nord de Formose, avec Keelung et ses charbonnages (juin 1884). Cette affaire constitue donc une illustration typique de la 'politique de la canonnière'. Apres un débarquement en force le 5 août 1884, les Français occupent les forts qui défendent la ville avant d'être contraints à une éprouvante guerre de positions, car les Chinois défendent avec acharnement leur territoire envahi. Les soldats, pris dans la mousson, sont notamment victimes des fièvres et du cholera. Apres l'occupation des iles Pescadores, la Chine laisse les mains libres à la France, au Tonkin, par le traite de Tien-Sin du 8 juin 1885. La partie la plus novatrice de l'ouvrage concerne les traces de cette éphémère occupation. Le gouvernement chinois s'était engagé à respecter les monuments élevés par les Français, politique que le Japon, nouvelle puissance tutélaire a partir de 1895, poursuit jusqu'a la Seconde Guerre mondiale. En 1909, la France acquiert un terrain pour y réunir les tombes de ses soldats à Keelung et un autre à Makung (Pescadores). Une rénovation complète de ces sites a lieu en 1953. Les cendres de l'amiral Courbet, décédé au cours de la campagne, sont rapatriées, tandis que l'ensemble des corps sont rassemblés a Keelung, malgré la répugnance des ouvriers chinois à ouvrir les tombes de peur de déranger les esprits. La nécropole est toujours parfaitement entretenue aujourd'hui. On appréciera aussi les nombreuses gravures et photographies d'époque. Le lecteur est saisi par la nostalgie des romans d'aventure à la vue de ces pagodes, ces jonques, ces Chinois avec des nattes, typiques à souhait. Combien ont-ils du exciter l'imagination de nos grand-pères !
LA CHINE DE MAO A XI JINPING - CARNETS D'UN VOYAGEUR ENGAGEAncien président du CNC et cofondateur d'Arte, Jérôme Clément retourne en Chine 45 ans après son premier voyage, confrontant ce qu'il a observé en 2019 à son voyage de 1974. Un regard original et informé sur la Chine de Xi Jinping, à l'heure du plan " China 2025 " Notes d'un voyageur engagé
Mars 1974. Jérôme Clément, ses études tout juste achevées, part pour la Chine. C'est encore la Révolution culturelle et le voyage du groupe de " Jeunes sans frontières " est solidement encadré. Durant ce périple d'un mois, il se rend sur le chantier du canal du Drapeau rouge, un des grands ouvrages du président Mao Zedong : détourner le cours d'un fleuve pour irriguer toute une région. Juillet 2019. Jérôme Clément, reçoit une invitation de la Télévision d'éducation chinoise. À l'occasion du cinquantième anniversaire du percement du canal, on demande à l'ancien président d'Arte " d'évoquer ses souvenirs et de partager ses réflexions sur l'eau et l'homme, ses analyses sur la Chine d'hier et d'aujourd'hui ". Un film d'une heure et demie dont sera absente la dimension politique, celle de la Révolution culturelle. " Cela n'intéressera pas les Chinois ", lui est-il répondu. De Shanghai à Pékin, ce tabou planera sur le tournage, témoignant des censures de la mémoire collective dans la Chine de Xi Jinping. Ces tribulations d'un Français en Chine, à un demi-siècle d'intervalle, nourrissent le récit et les réflexions de l'auteur, avant que la Covid-19 et ses suites politiques ne viennent suspendre, sans l'interrompre, ce dialogue difficile – mais instructif – entre deux systèmes de pensée.1,100/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2502103010001
LE GRAND RECIT CHINOIS - L'INVENTION D'UN DESTIN MONDIALLors du 19e Congrès du Parti communiste chinois, en 2019, Xi Jinping déclare : « Il faut correctement raconter l’histoire de la Chine au monde », et en particulier « ses contributions majeures à la civilisation mondiale ».
Depuis une vingtaine d’années, on voit apparaître par touches progressives un récit historique qui justifie le rôle que la République populaire de Chine, désormais une grand puissance, aspire à jouer sur la scène internationale. Dans ce grand récit, le pays est présenté comme l’acteur, depuis l’Antiquité, d’une mondialisation alternative à celle qui fut portée par l’Europe puis les États-Unis : pacifique plutôt que belliqueuse, bénéfique à tous plutôt que prédatrice, respectueuse des différences plutôt que missionnaire.
À travers une dizaine de thèmes, de l’universalisme confucéen au « siècle d’humiliation » imposé par les traités inégaux avec l’Occident, du pacifisme chinois aux « routes de la soie », Victor Louzon analyse ce grand récit et en interroge les fondements,historiques. Entre mythes et réalités, il éclaire la manière dont la Chine raconte aujourd’hui l’histoire de sa place dans le monde. Un livre indispensable pour comprendre le défi que la Chine pose à l’ordre mondial.1,130/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2502002033141
TRIADES - LA MAFIA CHINOISE A LA CONQUETE DU MONDEAlliance céleste, 14K, Sun Yee On, Bambou uni… derrière ces noms exotiques se cachent des organisations criminelles tentaculaires. À partir d’une vaste enquête et de rencontres avec des personnages hauts en couleur, Antoine Vitkine raconte l’histoire et les ambitions de la mafia chinoise, devenue la plus puissante au monde.
Depuis près de deux siècles, les triades tissent leur toile. Elles ont fait tomber le dernier empereur de Chine, régné sur le Shanghai des années 1920 comme sur les salles de jeu de Macao. Sun Yat-sen, fondateur de la République de Chine, en fut même l’un des « parrains ». D’une implacable brutalité, elles possèdent leurs rites, leur hiérarchie stricte et des valeurs claniques.
Ces « sociétés noires » ont su s’adapter au monde contemporain et déploient leur emprise sur tous les continents. Elles dominent le trafic de drogues, d’êtres humains et de contrefaçons, sont à la pointe du blanchiment d’argent et de la cybercriminalité, s’immiscent dans l’économie légale. Surtout, elles se sont mises au service des ambitions de Xi Jinping et de sa guerre contre l’Occident : soutien aux routes de la soie, répression des manifestants démocrates à Hong Kong, corruption politique au Canada, invasion du fentanyl aux États-Unis… Depuis quelques années, elles sont également devenues les banques occultes du crime organisé européen. Cette plongée sidérante dans le monde des triades révèle leurs liens avec le pouvoir de Pékin et leur impact sur les rapports de forces mondiaux. Un défi majeur pour nos démocraties.1,210/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2502002033042
QUAND LA CHINE PARLE - ILLUSTRATIONS, COULEURQue dit la langue de l’état d’un pays ? Dans cet ouvrage sans précédent ni équivalent, les expressions étudiées racontent une société en pleine mutation, complexe, traversée de contradictions et de tensions, et intensément connectée au reste du monde. Certaines sont produites par l’État-Parti et se diffusent verticalement du haut vers le bas, à la manière des mots de la propagande étudiés par Victor Klemperer. D’autres sont forgées par les citoyens ordinaires et apparaissent au sein de communautés sur internet avant de se diffuser largement parmi plus d’un milliard de locuteurs. C’est là la singularité de la Chine actuelle, dont ce livre brosse un portrait édifiant. Les trente-quatre néologismes choisis pour désigner une variété de réalités qui relèvent de l’organisation de l’économie et du travail, de la vie quotidienne des individus, des choix d’éducation, des pratiques culturelles, des identités sociales, de la santé publique, du contrôle politique, tant en ville qu’à la campagne, rendent compte, mieux que bon nombre d’études, de la réalité de la Chine et des Chinois. Car, malgré le renforcement de la surveillance et le poids croissant des impératifs idéologiques, la langue demeure en Chine un lieu de créativité et résistance. Et c’est bien là l’une des complexités à saisir pour comprendre la voie de ce pays hors norme.
Fruit du travail inédit de 16 contributeurs de tous horizons, sociologues, anthropologues, historiens, géographes, politistes et linguistes, tous spécialistes de la Chine contemporaine, et dirigé par Gilles GUIHEUX, professeur, sociologue à l’Université Paris Cité et Lu SHI, professeure honoraire en études chinoises à l’Université de Lille, Quand la Chine parle dresse un atlas linguistique de la Chine actuelle.1,300/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2501002026516