Si Chen Yuhong est apparue relativement récemment sur la scène poétique taïwanaise ― peu avant l'an 2000 -, elle n'y est pas passée inaperçue, créant un univers très personnel marquant les esprits par une profusion d'images frappantes et raffinées. Inspirée par de nombreux modèles, de Sapphô à Louise Glück, de Li Qingzhao à Marina Tsvétaiéva, elle pose un regard de peintre et de mélomane sur le monde qui l'entoure, avec lequel elle entretient un rapport immédiat et sensoriel. S'appuyant sur de riches connaissances en matière de flore, de faune, de climat, d'astronomie, elle célèbre inlassablement la mer, la nature et le cosmos dans une poésie délibérément apolitique, profondément lyrique, à l'atmosphère douce-amère. Voyageuse à l'esprit cosmopolite, Chen Yuhong nous entraîne aux confins de la Chine, fascinée par la spiritualité des bouddhistes tibétains ou par les sonorités apaisantes du pentacorde ouïghour, ou bien au Japon pleurer les victimes du tsunami de Fukushima en 2011, ou encore dans un pays insolite, sans ombre, évoquant un au-delà peuplé de fantômes ou d'immortels. Cet univers foisonnant où la nostalgie est "plus longue que la route que la saison des pluies que la pensée du serpent que le regard du chat plus longue que les cheveux emmêlés du figuier pleureur" abonde en métaphores. Chen Yuhong s'imagine bondir vers une autre galaxie au temps où le soleil rétrécira en un nain blanc, ou bien rêve parfois, tout simplement, de fuir hors des sensations, hors du temps, hors des mots, dans un état qui ressemble fort à l'Eveil bouddhique.
GHOST TOWNUne symphonie familiale d’une rare poésie au cœur de la fête des Fantômes dans la campagne taïwanaise.
Benjamin d’une fratrie de sept enfants, Chen Tienhong a dû quitter son village natal de Yongjing pour vivre librement son homosexualité. Après avoir passé plusieurs années en prison à cause d’une relation avec un homme violent, il décide de rentrer à Taïwan et d’élucider un mystère qui plane depuis son enfance. Arrivé le jour de la fête des Fantômes, Tienhong lui-même se sent comme un spectre errant dans un lieu qu’il reconnaît à peine. Le seul endroit qui n’a pas changé est sa maison où règnent toujours les mêmes règles, les mêmes blessures et, surtout, les mêmes silences.
« Une symphonie familiale mélancolique d’une rare poésie » Le Monde « Un drame familial, une histoire de Taïwan et un meurtre, tout cela en un formidable roman. » TheNew York Times
Kevin Chen est né à Yongjing et a débuté sa carrière artistique en tant qu’acteur. Il vit aujourd’hui à Berlin et a publié plusieurs romans, des essais et des recueils de nouvelles. Il est lauréat, entre autres, du Grand Prix de littérature taïwanaise.
Traduit du chinois (Taïwan) par Emmanuelle Péchenart580/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2503083040002