Mengdie : c’était le prénom qu’il s’était choisi, inspiré directement du grand penseur taoïste Zhuangzi. Mengdie : le rêve et le papillon, quand, entre réveil et demi-sommeil, Zhuangzi se demandait s’il était bien Zhuangzi rêvant d’être papillon ou s’il n’était pas plutôt papillon rêvant d’être Zhuangzi.
Ce qu’il y a dans ce choix de la part de Zhou Mengdie, comme nom de plume puis comme propre nom d’état-civil, c’était sans doute, outre la volonté de s’ancrer dans la plus profonde et plus ancienne pensée chinoise, le formidable désir de liberté que cette pensée cristallise, de se laisser errer dans les plus lointaines contrées du rêve, mais aussi de parcourir les plus insolites dimensions de l’esprit, où se relativisent les points de vue et s’échangent les identités. Malgré, ou précisément en raison de, tous les augures et toutes les adversités.
C’est, en tout cas pour sa part la plus spécifique et la plus originale (il est aussi toute une part lyrique plus ou moins contrariée), l’image d’un homme en chemin que nous propose la poésie de Zhou Mengdie, engagé dans un voyage essentiellement anagogique. Car si tout semble se passer surtout sur les chemins, ou dans le dehors des déserts ou des friches, il s’agit d’un regard tourné vers l’intérieur, en un cheminement vers la Libération, ou l’Éveil, c’est-à-dire avec le désir de contempler son visage « tel qu’il était avant sa naissance ».
Ouvrage publié et traduit avec le concours du Minsitère de la Culture de la République de Chine (Taïwan) et du Centre culturel de Taïwan à Paris.
GHOST TOWNUne symphonie familiale d’une rare poésie au cœur de la fête des Fantômes dans la campagne taïwanaise.
Benjamin d’une fratrie de sept enfants, Chen Tienhong a dû quitter son village natal de Yongjing pour vivre librement son homosexualité. Après avoir passé plusieurs années en prison à cause d’une relation avec un homme violent, il décide de rentrer à Taïwan et d’élucider un mystère qui plane depuis son enfance. Arrivé le jour de la fête des Fantômes, Tienhong lui-même se sent comme un spectre errant dans un lieu qu’il reconnaît à peine. Le seul endroit qui n’a pas changé est sa maison où règnent toujours les mêmes règles, les mêmes blessures et, surtout, les mêmes silences.
« Une symphonie familiale mélancolique d’une rare poésie » Le Monde « Un drame familial, une histoire de Taïwan et un meurtre, tout cela en un formidable roman. » TheNew York Times
Kevin Chen est né à Yongjing et a débuté sa carrière artistique en tant qu’acteur. Il vit aujourd’hui à Berlin et a publié plusieurs romans, des essais et des recueils de nouvelles. Il est lauréat, entre autres, du Grand Prix de littérature taïwanaise.
Traduit du chinois (Taïwan) par Emmanuelle Péchenart580/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2503083040002