Cabu, Elsa Cayat, Charb, Honoré, Bernard Maris, Mustapha Ourrad, Tignous, Wolinski, nous manquent. On nous les a enlevés, un matin de janvier 2015. Ils étaient dessinateurs, journaliste psychanalyste, correcteur et universitaire. Ils collaboraient à Charlie Hebdo, journal satirique créé en 1970, disparu en 1982 puis reparu en 1992. On a beaucoup écrit pour comprendre les raisons qui avaient poussé les deux terroristes islamistes à venir les massacrer dans les locaux du journal pour lequel ils s'étaient tant battus. Alors qu'il y a tellement de choses beaucoup plus intéressantes à raconter sur le parcours de nos amis et leur détermination à faire vivre ce journal. Ce livre veut rendre justice à leur créativité et à leur sensibilité. Ce jour-là, c'est vraiment la stupidité et la vulgarité qui ont assassiné l'intelligence et le talent. La barbarie ne sait rien faire d'autre que détruire l'esprit car c'est le seul moyen pour elle de briser le miroir qui pourrait lui renvoyer l'image misérable de ce qu'elle est. Cabu, Elsa Cayat, Charb, Honoré, Bernard Maris, Mustapha Ourrad, Tignous, Wolinski, ont voulu toute leur vie rire et ridiculiser cette barbarie. On a pu croire que ce matin du 7 janvier 2015, ils avaient perdu ce combat. Pas du tout : dix ans après, ce sont eux qui ont triomphé. Charlie Hebdo est toujours là, bien vivant, tout aussi déterminé à poursuivre leur lutte, par le dessin et par la plume. Ce livre laisse entrevoir l'étendue de leur parcours et espère qu'il donnera aux plus jeunes le goût et la force de marcher sur leurs pas.
Simon Fieschi, aussi, nous manque. Grièvement blessé le 7 janvier 2015, il a lutté pendant dix ans contre les séquelles de l'attentat, tout en continuant de se battre pour les valeurs de Charlie Hebdo. Il nous a quitté en octobre.
Voici une étonnante bibliothèque. Clémentine Mélois y pastiche par l’image les classiques de la littérature. Lirons-nous aujourd’hui "Maudit Bic", d’Herman Melville, ou "Père et Gay", de Léon Tolstoï ? Au fait, quel philosophe a-t-il écrit le "Crépuscule des idoles des jeunes" ?
Pour décrypter les anagrammes, contrepèteries, homophonies, permutations et autres astuces de ces cent titres, on passera de la culture classique à la culture populaire, puisant dans des souvenirs de lectures, de chansons, de publicités ou de films.
Médiocre : de qualité moyenne, qui tient le milieu entre le grand et le petit. La normalité, version péjorative, avec un arrière-goût de nullité.
Pour Guillaume Meurice, ardent défenseur du 10/20, du « peut mieux faire », du « bof bof », la médiocrité est non seulement un mode de vie, mais aussi un formidable facteur d’émancipation. Elle autorise l’action sans la pression du résultat, pour le simple plaisir de se mettre en mouvement, pour la beauté du geste. Il faut la revendiquer en tant que résistance politique, car elle porte en elle le refus de la hiérarchie, de la compétition et du catéchisme capitaliste.
À la fois manifeste en faveur de la contre-performance et anti-manuel de développement personnel, ce Petit éloge nous invite à accepter avec sérénité notre médiocrité. Décomplexant !