La pensée de Simondon, dont Canguilhem ou Deleuze reconnurent l'importance voire l'influence, suscite depuis quelques années un regain d'intérêt. Le célèbre Cours de 1968, L'invention et le développement des techniques, que nous publions ici, ainsi que d'autres qui le complètent, enrichit considérablement par des illustrations et des perspectives historiques larges les analyses de l'ouvrage de 1958, Du Mode d'existence des objets techniques. Il étudie l'objet technique à la fois du point de vue de sa structure et de sa fonction et du point de vue de sa genèse et de son invention.
Il est possible ainsi de situer la technique par rapport au développement et à l'histoire de l'humanité et, en même temps, de faire apparaître son autonomie de principe par rapport à ses causes socio-économiques "extrinsèques", voire son indépendance, à certaines époques, à l'égard de la science : ce n'est pas une simple application de la science. C'est l'invention qui assure l'autonomie de l'objet technique : "Les réalisations techniques apparaissent par invention' (1971). Cet énoncé est à prendre comme une thèse forte, qui exige notamment que l'on ne confonde pas l' invention avec la créativité ni la découverte, et qu'on l'étudie comme une résolution de problème. L'étude de cette "fonction du nouveau' est décisive pour comprendre le développement et l'histoire des techniques.
Gilbert Simondon (1924-1989) est surtout connu pour ses deux thèses soutenues en 1958. Sa thèse complémentaire : Du mode d'existence des objets techniques (Aubier, 1958). Sa thèse principale est parue en deux fois : L'individu et sa genèse physico-biologique (PUF, 1964) ; L'individuation psychique et collective (Aubier, 1989).
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NOUS SOMMES LES AUTRES ANIMAUXLe rapport à l’animal s’est beaucoup transformé depuis vingt ans dans les sociétés occidentales. Les violences faites aux animaux sont insupportables et l’extinction de millions d’espèces est perçue comme une catastrophe. Nous avons changé de paradigme. Nous sommes passés de l’animal-machine des cartésiens avec lequel tout est permis à l’animal-peluche des végans qu’il faut caresser et protéger. C’est un progrès, mais penser l’animal comme il est et non comme nous le fantasmons constitue toujours un défi philosophique. S’atteler à cette tâche est urgent : nous comprenons aujourd’hui que l’humain s’est constitué dans la texture de l’animalité et que l’émergence d’animaux-robots annonce des bouleversements majeurs.
Dominique Lestel est un philosophe qui développe une éthologie philosophique originale. En 2017, il a été lauréat de la Japan Society for the Promotion of Science, et en 2018-2019, il a été un Berggruen Fellow au Center for Advanced Studies in the Behavioral Sciences, à Stanford University, où il a écrit ce livre.880/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2404291910002