Personnage à l'identité "mutilée", le narrateur de ce monologue est un vagabond apatride, borgne, échoué sur l'île de Taïwan. Non dépourvu de culture et d'esprit, il tient par-dessus tout à ce qu'on le respecte. S'il se surnomme lui-même "le Chef", il ne sait en fait qu'aboyer ou bégayer dans le conflit qui l'oppose sans cesse à la langue chinoise. Ses soliloques nous font passer de la modernité orgueilleuse des années 1970 à la "postmodernité" vaniteuse du XXIe siècle. Mais le véritable héros de ce livre, c'est la langue elle-même, qui tourne en dérision tout ce qu'elle touche, à commencer par les devins, ces demi-dieux qui auraient créé l'écriture dans les temps les plus reculés, ensuite les lettrés-fonctionnaires, qui tiennent à leurs privilèges plus qu'à leur raison... Ecrit dans une langue offensive, ce roman suscita l'admiration dès sa parution des deux côtés du détroit de la mer de Chine : il est reconnu comme l'expérimentation la plus radicale en langue chinoise, mêlant les expressions anciennes, syntaxe débridée et rythmes implacables.
« C’est une langue qui naît sous nos yeux dont la forme contient, complète ou modifie le sens des mots. Et le miracle est que jamais, sur près de 400 pages, cela n’ennuie ou ne pose problème. On rit beaucoup, on marche dans les pas erratiques du narrateur (qui s’auto-désigne par le nom de Le Chef), on partage ses tribulations, ses envolées injurieuses (il jure comme l’ivrogne qu’il est), ses délires mystiques, ses considérations poétiques sur le monde qui l’entoure – car l’homme est lettré, cultivé, malgré ses ivresses fréquentes, son œil manquant et son allure débraillée. (…) Et que dire enfin du travail extraordinaire (au sens le plus rigoureux du terme) de Camille Loivier, qui réussit une véritable re-création d’un texte qui, lui-même, dans sa langue originale, s’invente en s’écrivant ? C’était a priori une entreprise impossible, et, par son talent, la traductrice en fait une réussite parfaite, un grand événement littéraire. » (Léon-Marc Levy, pour « La Cause littéraire »)
TAIWAN FACE A LA CHINE - VERS LA GUERRE ? LES CLES POUR COMPRENDRETensions, manœuvres et provocations se multiplient dans le détroit de Taïwan. Valérie Niquet nous donne les clés pour comprendre pourquoi l'île reste pour Xi Jinping, la « mère de toutes les batailles » et pourquoi les États-Unis se préparent à intervenir. Obsédé par son affirmation de puissance et la revanche sur le passé, le président chinois rêve de la « réunification de la patrie » d'ici 2049. Pourtant, l'ancienne Formose n'a jamais fait partie de la République populaire de Chine, son histoire est composée d'héritages divers : autochtones, populations venues du continent, colonisation japonaise... si bien qu'aujourd'hui seulement 5 % de ses habitants se « sentent chinois ». L'Empire du milieu se radicalise et se ferme tandis que Taipei apparaît comme de plus en plus légitime au reste du monde et sa non-reconnaissance à l'ONU comme une aberration. Sa modernité fondée sur l'esprit d'ouverture, l'innovation et la capacité d'adaptation et sa démocratisation accomplie sans violence à la fin des années 70 pourraient être demain un modèle alternatif plus performant et plus séduisant que le régime de Pékin. Mais le dynamisme et la résilience de ce David (23 millions d'habitants) face au Goliath chinois sont de moins en moins acceptables pour Xi Jinping qui brandit les menaces de « séparatisme » et attise les braises du nationalisme. Pour saisir tous les enjeux géopolitiques qui se jouent autour de Taïwan, il est nécessaire de comprendre son histoire, ses spécificités sociales, culturelles, économiques et politiques. C'est tout l'objectif de ce livre.1,100/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2206001642959
LES YEUX DE L'OCEAN - MATA NU WAWA (大海之眼)La voix des marginaux parle au monde Syaman Rapongan, auteur appartenant au groupe autochtone des Tao et qui aime se définir comme un écrivain-pêcheur, revient sur sa jeunesse, quand il a quitté son île natale de Botel Tobago (île des Orchidées au large de la côte est de Taiwan) pour rejoindre le « continent » taïwanais. Dans cet ouvrage, d'inspiration largement autobiographique, Syaman Rapongan raconte comment il a été encouragé à quitter son lieu de naissance et celui de ses ancêtres pour aller trouver du travail dans la métropole « civilisée ». Il y raconte ses errements identitaires, les discriminations qu'il subit, à la fois comme autochtone et comme prolétaire, et aussi ce qui le pousse à reconsidérer la valeur de la culture de ses aïeux, et enfin, à revenir chez lui et à lutter pour la reconnaissance des droits de son peuple. Chronique sociale du Taïwan des années 1970 et 1980, à un moment où les Autochtones sont encore considérés comme des individus arriérés et sauvages, Les Yeux de l'océan - Mata nu Wawa offre à voir une autre facette du « miracle économique taïwanais ». Avec une plume à la fois pleine de colère et d'espoir, Syaman Rapongan raconte comment les injustices d'hier ont contribué à façonner le Taïwan d'aujourd'hui et comment l'héritage culturel des autochtones formosans peut régénérer la culture taïwanaise contemporaine en la situant dans une nouvelle dynamique transpacifique. En dépit de sa double marginalisation, en tant qu'autochtone et en tant que taïwanais, Syaman Rapongan montre aussi comment Taïwan peut participer aux débats sur l'avenir du monde.
UN HOMME DOS A LA MER (背海的人)Personnage à l'identité "mutilée", le narrateur de ce monologue est un vagabond apatride, borgne, échoué sur l'île de Taïwan. Non dépourvu de culture et d'esprit, il tient par-dessus tout à ce qu'on le respecte. S'il se surnomme lui-même "le Chef", il ne sait en fait qu'aboyer ou bégayer dans le conflit qui l'oppose sans cesse à la langue chinoise. Ses soliloques nous font passer de la modernité orgueilleuse des années 1970 à la "postmodernité" vaniteuse du XXIe siècle. Mais le véritable héros de ce livre, c'est la langue elle-même, qui tourne en dérision tout ce qu'elle touche, à commencer par les devins, ces demi-dieux qui auraient créé l'écriture dans les temps les plus reculés, ensuite les lettrés-fonctionnaires, qui tiennent à leurs privilèges plus qu'à leur raison... Ecrit dans une langue offensive, ce roman suscita l'admiration dès sa parution des deux côtés du détroit de la mer de Chine : il est reconnu comme l'expérimentation la plus radicale en langue chinoise, mêlant les expressions anciennes, syntaxe débridée et rythmes implacables.
« C’est une langue qui naît sous nos yeux dont la forme contient, complète ou modifie le sens des mots. Et le miracle est que jamais, sur près de 400 pages, cela n’ennuie ou ne pose problème. On rit beaucoup, on marche dans les pas erratiques du narrateur (qui s’auto-désigne par le nom de Le Chef), on partage ses tribulations, ses envolées injurieuses (il jure comme l’ivrogne qu’il est), ses délires mystiques, ses considérations poétiques sur le monde qui l’entoure – car l’homme est lettré, cultivé, malgré ses ivresses fréquentes, son œil manquant et son allure débraillée. (…) Et que dire enfin du travail extraordinaire (au sens le plus rigoureux du terme) de Camille Loivier, qui réussit une véritable re-création d’un texte qui, lui-même, dans sa langue originale, s’invente en s’écrivant ? C’était a priori une entreprise impossible, et, par son talent, la traductrice en fait une réussite parfaite, un grand événement littéraire. » (Léon-Marc Levy, pour « La Cause littéraire »)1,210/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2205001620874
LES ENFANTS DES RICHES (上流兒童)大人虛榮的生死鬥,小孩無辜的大冒險 送小孩讀明星私校,是晉升上流的快速通關券?! 當命運之門華麗開啟,為了「青出於藍」的夢想,你敢不敢帶著孩子一起投身,玩一場上流遊戲? 如果可以,哪個父母不想為孩子摘下天上的星星?陳勻嫻一心力爭上游,想給兒子楊培宸最好的一切,卻不得不屈服於經濟壓力的磨輾。 直到那天,命運華麗轉身。在先生老闆Ted為兒子舉辦的生日派對上,小壽星Chris與培宸意外投契。這難得緣分令Ted與太太梁家綺送來大禮:願出資讓培宸就讀貴族私立學校「松仁國小」,好和Chris做伴。 陳勻嫻與梁家綺日益親近,成為貴婦媽媽之友──下午茶、名牌包、米其林大廚私房課程,上流生活的燦爛煙花令她目眩神迷;培宸優異的課業表現,更為她招來眾人的欽羨目光,累積起籌碼,母子攜手登上鑲金之路。 但當背後默默運作的一切開始發酵,卻幾乎令陳勻嫻出賣靈魂,甚至將全家人捲入風暴中…… 沒有遊戲資格是種痛苦,但更大的痛苦,是加入遊戲後才發現無法退出……
Chen Yunxian, jeune Taïwanaise, voudrait offrir le meilleur à son enfant, dans une société où la compétition commence dès la maternelle. Par le miracle d’une amitié entre son fils et celui du patron de son mari, elle se voit offrir les frais de scolarité dans l’école la mieux cotée de la ville. Mais dans ce monde ultra hiérarchisé l’accès au sommet se paie cher, et ce cadeau empoisonné exige bientôt des contreparties inacceptables… sauf à vouloir à tout prix rester dans le cercle des privilégiés. Acide et efficace, « Les Enfants des riches » est une plongée dans la psyché d’une femme sous haute (auto)surveillance, vertigineux miroir du règne de la performance. Un parfait cocktail de « Parasites » de Bong Joon-ho et de « Desperate Housewives » à la taïwanaise.1,160/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2205001616204
ANCIENNE CAPITALE (古都)Retour sur une adolescence Taïwanaise dans les années 70 alors que la narratrice se trouve à Kyoto au Japon. D'une île à l'autre, ce livre est une plongée dans l'histoire du Tapei colonial en même temps qu'une quête identitaire et la recherche d'un paradis perdu.