Ce troisième volume de Lettres met en évidence les difficultés de Samuel Beckett, dont la célébrité internationale est croissante, à trouver le juste équilibre entre les nombreuses sollicitations dont il fait l'objet et son aspiration à la quiétude et au silence, indispensables à l'écriture. Au cours de cette période, Beckett doit en effet affronter le fait que son travail - en dépit de sa propension à voir l'échec dans tout ce qu'il entreprend - est non seulement acclamé par la critique mais aussi par le public. Un grand nombre d'interlocuteurs originaires de pays de plus en plus variés font dès lors appel à lui : universitaires, écrivains, metteurs en scène, décorateurs, éditeurs et traducteurs... alors que dans le même temps il doit continuer d'entretenir une correspondance suivie avec ses amis les plus chers qui réclament de ses nouvelles. Beckett est très occupé mais cela ne l'empêche pas de multiplier les activités. Il s'immerge davantage dans le monde du théâtre - d'abord avec hésitation, puis avec enthousiasme -, collaborant à la mise en scène de ses propres pièces. Il se lance dans le travail pour la radio avec All That Fall et Embers, tous deux écrits pour la BBC ; pour la télévision avec Eh Joe ; et dans le cinéma avec Film. Il revient également à la fiction avec Comment c'est, dix ans après son précédent roman. Alors qu'il était jusqu'ici réticent à l'idée d'évoquer son activité d'écrivain, Beckett s'attache désormais, lettre après lettre, à décrire ses travaux en cours. Et pour la première fois, le destinataire privilégié est une femme. C'est une intense correspondance qu'il entretient en effet avec Barbara Bray : productrice, traductrice, critique, elle travailla longtemps pour le département théâtre de la BBC et avait rencontré Beckett en février 1958 en produisant All That Fall. Cette rencontre qui se mua en une puissante liaison intellectuelle et amoureuse constitue un des éléments marquants de ce volume. Les introductions critiques des lettres renseignent sur le contexte historique, notamment sur la guerre d'Algérie qui a fortement marqué cette période, des notes explicatives sont également fournies, ainsi que le profil des principaux correspondants de Beckett.
CHER MONSIEUR GERMAIN,..."" - LETTRES ET EXTRAITS19 novembre 1957Cher Monsieur Germain,J'ai laissé s'éteindre un peu le bruit qui m'a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon coeur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n'ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j'ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. (...)Je vous embrasse, de toutes mes forces.Albert CamusAlors qu'il vient de recevoir le prix Nobel de littérature, Albert Camus écrit à son ancien instituteur à Alger, celui sans qui "rien de tout cela ne serait arrivé", toute sa reconnaissance. L'ensemble de la correspondance entre les deux hommes et un extrait du Premier homme où apparaît le personnage de l'instituteur M. Bernard sont ici réunis. Une édition en forme d'hommage à ce lien magnifique de gratitude et de tendresse.170/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2306191114001
CORRESPONDANCE - VOL01 - 1832-1860Cette correspondance est avant tout un drame dont Baudelaire est à la fois l'auteur, le metteur en scène et l'acteur. C'est pourquoi sans doute elle n'a jamais été reléguée par les tenants de l'oeuvre en soi au rang des attirails biographiques. Est-ce d'ailleurs bien une correspondance, au sens que l'on attribue d'ordinaire à ce mot ? L'hypocrite lecteur qui saura la lire fraternellement répondra que c'est une oeuvre, et peut-être la plus existentielle de Baudelaire. Une vie s'y transforme en destin. La présente édition contient près de mille quatre cent vingt lettres et témoins et couvre la période janvier 1832 - février 1860.3,470/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2306001790770