Ce quatrième et dernier volume des Lettres de Samuel Beckett accompagne l'auteur au long des vingt-quatre dernières années de ce qui fut, à ses yeux, une vie étonnamment longue. Lui qui avait toujours ressenti de la compassion pour les personnes âgées, le voici à présent contraint d'affronter lui-même le vieillissement avec les privations que cela entraîne et la disparition progressive des anciens amis et collaborateurs. Il fait preuve d'un stoïcisme remarquable face au deuil, aux atteintes corporelles et à la maladie, comme de la volonté de continuer à travailler jusqu'au bout. Au cours de ces années, il produit quelques-unes de ses oeuvres les plus raffinées et les plus denses, des pièces pour le théâtre qui incluent Pas moi, Pas, Solo, Berceuse, Impromptu d'Ohio et Catastrophe. Pour la télévision, il écrit Trio du fantôme, ... que nuages..., Quad et Nacht und Träume. Et en prose, à la redoutable densité des oeuvres des années soixante succède l'ampleur lyrique de la seconde "trilogie" formée de Compagnie, Mal vu mal dit et Cap au pire. En 1969, Beckett reçoit le prix Nobel de littérature et ses lettres le montrent aux prises avec les contraintes qui accompagnent sa réputation internationale croissante. Plus tard, elles révèlent un homme soucieux de son héritage, on le voit dans ses rapports avec biographes et archivistes. Puis elles se font de plus en plus brèves, mais Beckett cherche néanmoins toujours, de façon poignante et novatrice, à y montrer à ses correspondants comment les mots peuvent illuminer les ténèbres - une quête qu'il va poursuivre jusqu'à sa mort en 1989, à l'âge de quatre-vingt-trois ans. Les introductions critiques renseignent sur le contexte historique ; sont également fournis chronologies, notes explicatives et profils des principaux correspondants de Beckett.
CHER MONSIEUR GERMAIN,..."" - LETTRES ET EXTRAITS19 novembre 1957Cher Monsieur Germain,J'ai laissé s'éteindre un peu le bruit qui m'a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon coeur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n'ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j'ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. (...)Je vous embrasse, de toutes mes forces.Albert CamusAlors qu'il vient de recevoir le prix Nobel de littérature, Albert Camus écrit à son ancien instituteur à Alger, celui sans qui "rien de tout cela ne serait arrivé", toute sa reconnaissance. L'ensemble de la correspondance entre les deux hommes et un extrait du Premier homme où apparaît le personnage de l'instituteur M. Bernard sont ici réunis. Une édition en forme d'hommage à ce lien magnifique de gratitude et de tendresse.170/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2306191114001
CORRESPONDANCE - VOL01 - 1832-1860Cette correspondance est avant tout un drame dont Baudelaire est à la fois l'auteur, le metteur en scène et l'acteur. C'est pourquoi sans doute elle n'a jamais été reléguée par les tenants de l'oeuvre en soi au rang des attirails biographiques. Est-ce d'ailleurs bien une correspondance, au sens que l'on attribue d'ordinaire à ce mot ? L'hypocrite lecteur qui saura la lire fraternellement répondra que c'est une oeuvre, et peut-être la plus existentielle de Baudelaire. Une vie s'y transforme en destin. La présente édition contient près de mille quatre cent vingt lettres et témoins et couvre la période janvier 1832 - février 1860.3,470/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2306001790770