Presque à chaque phrase de ce livre, la gravité et l'enjouement se donnent tendrement la main ", dira Nietzsche du Gai Savoir, par lequel s'ouvre ce second volume de ses oeuvres autorisées. Grave et enjoué, Le Gai Savoir chante la " grande santé " de l'intellect, qui se gausse de tout ce qu'on a tenu jusqu'alors pour " bon, intangible, divin ", la prétendue morale surtout, " refuge des faiseurs de nuées ", et avec elle ces endémies qu'on appelle compassion, abnégation et amour indifférencié du prochain. Repris sur le mode lyrique dans Ainsi parlait Zarathoustra, ce sont là les principaux thèmes qui vont désormais occuper la pensée de Nietzsche jusque dans ces derniers livres, achevés au seuil de la folie, où " le marteau parle " en brisant les idoles, pour préparer une " inversion de toutes les valeurs ". Comme dans le premier volume de cette édition, nous avons repris le texte, révisé par Jacques Le Rider et Jean Lacoste, des premières traductions françaises de Nietzsche, parues au tournant du siècle dernier. Les textes sont éclairés par des notices et des notes traduites et adaptées de l'édition allemande des OEuvres due à Peter Pütz, professeur à l'université de Bonn. Une préface de Philippe Raynaud replace Nietzsche dans la tradition philosophique dont il fut autant l'héritier que le critique radical, tandis que, dans une postface, Georges Liébert étudie les rapports passionnés que Nietzsche entretint toute sa vie avec la musique, à la fois comme compositeur et comme philosophe. Le lecteur trouvera enfin dans ce volume un index des noms et des notions, établi par Jacques Le Rider et Jean Lacoste, et qui est le premier de ce genre à paraître en France.
A QUOI SERT L'HOMME ?1,100/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2404291910003
NOUS SOMMES LES AUTRES ANIMAUXLe rapport à l’animal s’est beaucoup transformé depuis vingt ans dans les sociétés occidentales. Les violences faites aux animaux sont insupportables et l’extinction de millions d’espèces est perçue comme une catastrophe. Nous avons changé de paradigme. Nous sommes passés de l’animal-machine des cartésiens avec lequel tout est permis à l’animal-peluche des végans qu’il faut caresser et protéger. C’est un progrès, mais penser l’animal comme il est et non comme nous le fantasmons constitue toujours un défi philosophique. S’atteler à cette tâche est urgent : nous comprenons aujourd’hui que l’humain s’est constitué dans la texture de l’animalité et que l’émergence d’animaux-robots annonce des bouleversements majeurs.
Dominique Lestel est un philosophe qui développe une éthologie philosophique originale. En 2017, il a été lauréat de la Japan Society for the Promotion of Science, et en 2018-2019, il a été un Berggruen Fellow au Center for Advanced Studies in the Behavioral Sciences, à Stanford University, où il a écrit ce livre.880/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2404291910002