Le roman musical d'un jeune auteur à suivre, héritier taïwanais de García Márquez Premier roman de l'auteur, et musicien, taïwanais Tiunn Ka-siông, Les Veilleurs de nuit est une fresque poétique et hantée, qui tisse le réalisme magique avec l'histoire orale, les légendes locales et les souvenirs d'enfance. Le récit se déroule dans le village fictif de « Bourg brûlé », inspiré du village natal de l'auteur, Min-hsiung, dans le comté de Chiayi, au sud-ouest de Taiwan. La narration prend une forme éclatée et non linéaire, entre confidences intimes, mythes locaux et chroniques documentaires (parfois réelles, parfois inventées). Le narrateur adulte revient sur son enfance marquée par une atmosphère familiale étouffante, un père taciturne, une mère superstitieuse, et par la présence diffuse d'esprits errants, de dieux mineurs et de spectres politiques. Il partage avec son amie d'enfance, Chou Mei-hui, une sensibilité précoce au monde invisible. Figure ambivalente, Mei-hui est identifiée à une incarnation du « veilleur de nuit », divinité obscure veillant sur les morts et les âmes errantes. Chaque chapitre est centré sur une anecdote, un souvenir, connecté à un rituel, ou une vision, où se croisent divinités oubliées, revenants de la Terreur blanche, divinités des rivières issus de cadavres anonymes, ou encore marginal accusé d'avoir cuisiné un poisson-chat sacré appelé « Bouddha ». À travers ces épisodes, c'est toute une mémoire souterraine de Taiwan qui affleure, en particulier celle des répressions de 1947, relue sous le prisme du mythe et du fantastique qui peuplent les petites bourgades rurales. Dans les dernières pages, un rêve partagé condense cette réactivation du passé : une procession d'âmes menée par le veilleur de nuit traverse le village. Elle culmine dans la découverte, dans les ruines d'un ancien poste de police japonais, d'une peinture représentant cette divinité, comme une preuve enfouie d'une mémoire historique occultée.
GHOST TOWNUne symphonie familiale d’une rare poésie au cœur de la fête des Fantômes dans la campagne taïwanaise.
Benjamin d’une fratrie de sept enfants, Chen Tienhong a dû quitter son village natal de Yongjing pour vivre librement son homosexualité. Après avoir passé plusieurs années en prison à cause d’une relation avec un homme violent, il décide de rentrer à Taïwan et d’élucider un mystère qui plane depuis son enfance. Arrivé le jour de la fête des Fantômes, Tienhong lui-même se sent comme un spectre errant dans un lieu qu’il reconnaît à peine. Le seul endroit qui n’a pas changé est sa maison où règnent toujours les mêmes règles, les mêmes blessures et, surtout, les mêmes silences.
« Une symphonie familiale mélancolique d’une rare poésie » Le Monde « Un drame familial, une histoire de Taïwan et un meurtre, tout cela en un formidable roman. » TheNew York Times
Kevin Chen est né à Yongjing et a débuté sa carrière artistique en tant qu’acteur. Il vit aujourd’hui à Berlin et a publié plusieurs romans, des essais et des recueils de nouvelles. Il est lauréat, entre autres, du Grand Prix de littérature taïwanaise.
Traduit du chinois (Taïwan) par Emmanuelle Péchenart580/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2503083040002