「我們失去了家園,我們日常生活的親密。 我們失去了工作,我們存在世上有點用處的保障。 我們失去了母語,我們反映的自然表現、舉手投足的簡單,以及表達情感的即時性。」 "Nous avons perdu notre foyer, c'est-à-dire la familiarité de notre vie quotidienne. Nous avons perdu notre travail, c'est-à-dire l'assurance d'être de quelque utilité en ce monde. Nous avons perdu notre langue, c'est-à-dire le naturel de notre réaction, la simplicité de nos gestes, l'expression spontanée de nos sentiments."
直到猶太人種族清洗出現之前,"réfugié" 一詞指的是因某種政治意見或行動而無法受到庇護的難民。 今日則指稱那些不得不離開祖國,向難民委員會群求協助的人們。 但他們更偏好被稱為「新來的人」、「移民」,強調他們的選擇、他們對新家園所抱持的樂觀態度。 這關乎遺忘過去,遺忘自己的母語、職業,以及在這種情況下,忘記對集中營的恐懼。 漢娜.鄂蘭本身在流放美國時,使用這個後天學習的語言書寫。 這本1943年出版的書籍,清楚說明要回憶這段不久前才發生的回憶,是多麼困難的一件事。…… Jusqu’à l’extermination des Juifs, le terme “réfugié” désignait un individu contraint à trouver refuge en raison d’un acte ou d’une opinion politique. Désormais, ce sont ceux qui débarquent, privés de moyens, dans un nouveau pays et recherchent de l’aide auprès de comités de réfugiés. Mais ceux-là préfèrent l’appellation de “nouveaux arrivants” ou d’“immigrés”, pour marquer leur choix, pour afficher un optimisme hors pair vis-à-vis de leur nouvelle patrie. Car il s’agit avant tout d’oublier le passé : sa langue maternelle, sa profession ou encore, et en l’occurrence, l’horreur des camps. Elle-même exilée aux États-Unis au moment où elle couche ces mots sur le papier, dans la langue de sa patrie d’adoption, Hannah Arendt exprime avec clarté la difficulté à évoquer ce passé tout récent puisque nous sommes en 1943. Personne ne veut entendre parler des camps. Ceux qui les ont connus ne l’évoquent même pas entre eux. Cela montrerait un pessimisme inapproprié. Pas d’histoires d’enfance ou de fantômes donc, mais le regard rivé sur l’avenir et, si possible, prédit par le ciel plutôt qu’inscrit dans la terre. Aux yeux de ces optimistes affichés, la mort paraît bien plus douce que toutes les horreurs qu’ils ont traversées. Elle semble même souhaitable. “Nous sommes les premiers Juifs non religieux persécutés – et nous sommes les premiers à y répondre par le suicide”. Comme une garantie de la liberté humaine. Là même où ces immigrants on trouvé refuge, ils se voient qualifiés de “boches”, ou du moins sont-ils perçus de “ressortissants d’un pays ennemi”. C’est aussi sans compter les lois sociales au sein même de la communauté juive, selon que l’on est un Juif de France ou d’outre-Rhin. L’optimisme ne fait que masquer “la tristesse désespérée des assimilationnistes”. Le refus du statut de réfugié revient à un refus d’être juif. Assimiler la langue de son pays d’adoption, c’est ne pas paraître un immigrant de langue allemande. La crise des identités du peuple juif, dépeinte ici avec une telle limpidité, rappelle le sort de tous les réfugiés.
Nouvelle traduction (une première traduction a paru dans le recueil La Tradition cachéechez Christian Bourgois en 1987, épuisé depuis longtemps).
NOUS AUTRES REFUGIES180/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2204251910002
FACE A LA GUERRE220/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2204251910001
DESCARTES AU FIL DE L'ORDRESOMMAIREI -- Ouverture, déméler les voix : Sur un passage controversé de la "Première méditation" -- Dossier, débat sur la folieII -- Penser les corps : Contribution à l'étude des degrés du sens dans la "Seconde méditation" -- Le sens commun dans la "Règle XII" -- Genres d'êtres et façons de parler dans les "Regulae"II -- Dieu : Créations des vérités éternelles et doutes métaphysiques -- L'idée de DieuIII -- Démêler les voies : L'ordre dans les "Principia" -- Sur le cercle cartésienIV -- Merveille ou extravagance du libre arbitre : Sur les trois ou quatre maximes de la morale par provision -- Descartes et la liberté de la volonté -- Descartes et Corneille ou les démesures de l'egoConclusion, aux limites de la raison : Ordre et mesureBibliographie -- Index1,680/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2204001595937
UN DETAIL NAZI DANS LA PENSEE DE CARL SCHMITT - LA JUSTIFICATION DES LOIS DE NUREMBERG DU 15 SEPTEMBCe texte a fait l'objet d'une communication dans le cadre de l'Institut Villey et a été publié dans la revue Droits (Puf, n° 40, nov 2004), il est intitulé : Carl Schmitt, l'ennemi substantiel et la législation nazie et fait partie d'un dossier "Contre Schmitt ?". Il est augmenté de commentaires supplémentaires concernant deux textes de Schmitt qui sont également publiés dans cet ouvrage. Il sont traduits par Denis Trierweiler : La Constitution de la liberté (1e octobre 1935) - La législation national-socialiste et la réserve de l'ordre public dans le droit privé international (28 novembre 1935) "Je vais tenter de vous montrer que l'adhésion de Schmitt au nazisme a été si consciente et profonde qu'il n'est pas possible d'étudier ses textes juridico-politiques, même ceux qui ont été écrits en amont ou en aval du nazisme, en mettant entre parenthèses son engagement en faveur des principes nazis et la caution qu'il a apportée aux pires lois du régime de Hitler.... Il faut tenir compte du fait que Schmitt n'a jamais critiqué ses options de la période nazie et qu'il a au contraire tout fait pour leur fournir une justification a posteriori... Je souhaite montrer sur un point important le rapport des thèses théoriques de Schmitt avec son engagement comme doctrinaire de la législation national-socialiste, en particulier des lois de Nuremberg du 15 septembre 1935, concernant la citoyenneté allemande et la protection du sang allemand."690/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2204001595929
QU'EST-CE QUE LIRE?Lire est l’affaire de tous. Naturel en apparence, le geste n’en est pas moins complexe et même, souvent, difficile. Aussi faut-il s’y affairer et, avant tout, apprendre – à déchiffrer, à assimiler, à interpréter, à poursuivre les textes de ses propres pensées et actions. Très vite en effet le naturel se fait ouvrier et, avec l’effort, viennent les risques et les échecs en même temps que les succès de la glose. Savons-nous vraiment lire? Serait-ce donc que nos interprétations ont toutes quelque valeur de connaissance ou d’action? Et donc qu’elles se vaudraient? Chose bien incertaine. Et que faisons-nous d’ailleurs, dorénavant, sur les réseaux qui nous inondent de mots et d’images? Lisons-nous encore? Il faudrait donc que le geste de tenir un livre et de fixer un écran soient les mêmes, ce à quoi personne ne s’accorde. Lire est donc bien l’affaire de tous, mais requiert aussi la plus stricte attention de chacun.500/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2204001594518